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Les "Incidents" à l'encontre des Missions de Potsdam ( MMFL - USMLM - BRIXMIS)

 

LES INCIDENTS

 

 

Les restes de la voiture vus du côté gauche….jpg

 

"incident Mariotti" © AAMMFL

 

 

Qu’est-ce qu’un « incident » ? Cette expression feutrée utilisée dans le langage diplomatique peut recouvrir des réalités très variables, allant de la simple intimidation à l’emploi d’une violence extrême. Nous savons tous que le mot « incident » est un terme anglo-saxon et que « serious incident » pour « incident grave » nous laisse un goût amer et ne correspond pas à une réalité française. Pour autant, l’usage l’a consacré et nous emploierons donc ici cet understatement. Pour l’historien Timothy Alan Seman, dans « le renseignement pendant la Guerre froide, la Mission Militaire de liaison américaine en Allemagne de l’Est de 1947 à 1990 », un incident peut être défini par l’emploi envisagé ou effectif de la force physique contre un équipage par du personnel soviétique ou est-allemand. Les incidents deviennent ainsi une part inhérente aux opérations. Il y a incident quand l’intimidation cesse d’être une « surveillance discrète ».

 

 

 

Typologie des incidents.

 

Les incidents dont les Missions ont été victimes peuvent se classer selon diverses typologies :

 

-          le moyen employé, les plus fréquents étant le blocage ou la percussion par un véhicule, ou l’emploi d’armes à feu, mais aussi l’agression physique ;

 

-          les dommages causés, pouvant aller de zéro à des dommages matériels jusqu’à la destruction du véhicule ou la confiscation d’équipements, ou corporels, de blessures légères à la mort ;

 

-          l’auteur de l’incident, ou le responsable qui en est à l’origine, forces régulières soviétiques ou est-allemandes, paramilitaires (police ou plus rarement gardes-frontière), services secrets (la Stasi), voire civils, souvent difficiles à distinguer de ces derniers ;

 

-          l’appartenance de la victime à une mission déterminée, généralement pour en tirer la conclusion que telle ou telle mission se montre plus ou moins audacieuse voire imprudente que les autres :

 

-          le lieu de l’incident, route ouverte, terrain militaire, proximité d’un objectif ou d’une activité militaire, zone interdite ou considérée comme telle (pancartes d’interdiction aux missions), ou encore zone géographique considérée comme particulièrement sensible ;

 

-          la période de l’incident, jour ou nuit, plus rare, mais aussi période de plusieurs années généralement marquée par une augmentation des tensions Est-Ouest, pendant laquelle la fréquence des incidents s’accroît, ou même jours particuliers (Saint-Sylvestre ou journée de l’Armée Soviétique) ;

 

-          les conséquences de l’incident, officielles (exclusion de la Mission par les Soviétiques déclarant persona non grata le responsable supposé ou rétorsion envers les missions soviétiques en RFA) voire diplomatiques ou au contraire secrètes (directives de la Stasi ou des Missions).

 

 Dans ce qui suit, nous ne nous attacherons pas à classer systématiquement les incidents selon des catégories, même s’il faut les garder à l’esprit, et suivrons simplement l’ordre chronologique, qui met en évidence un accroissement de leur fréquence et de leur intensité au fil du temps. Nous n’étudierons pas davantage en détail les deux seuls incidents mortels, hélas trop bien connus, les « incidents » Mariotti et Nicholson. Une telle étude serait d’ailleurs rendue difficile dans la mesure où les Missions n’ont guère cherché à définir des normes communes ni même à répertorier systématiquement les incidents. Alors que USMLM dispose de Unit histories annuelles qui les recensent, les statistiques d’incidents de BRIXMIS durant les trois premières décennies de son existence ont disparu des archives ; quant à la MMFL, elle ne s’est jamais attachée à un suivi systématique des incidents, ce qui est sans doute dommage.

 

 

 

Années 50 : peu d’incidents, la plupart par arme à feu.

 

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Sentinelle soviétique mettant un équipage en joue à proximité d’un objectif soviétique (source BRIXMIS) De telles images sont très rares en raison des risques qu’elles impliquent pour celui qui prend la photo. © BRIXMIS Association

 

 

 Le premier incident indiscutablement répertorié a eu lieu le 17 avril 1951, 5 ans à peine après la création des missions et 2 ans après la fin du blocus de Berlin qui marque le début de la Guerre froide : à proximité de l’aéroport de Lonnewitz, un véhicule d’USMLM a été pris pour cible et atteint par un projectile qui n’a pas fait de blessé. Une dizaine d’autres incidents, la plupart par arme à feu, sont répertoriés par USMLM durant les années 50.

 

 Vers la fin des années 50 et le début des années 60, le Ministère de la sécurité de l’Etat (MfS) chercha à limiter les activités des missions et à les obliger à reconnaître l’autorité de la RDA. Un chef de BRIXMIS fut déclaré persona non grata de ce fait en 1957, un autre dut se démettre en 1960.

 

 Le 7 février 1957 a lieu le premier blocage répertorié, un véhicule d’USMLM ayant été immobilisé par un coup de feu qui lui creva un pneu.

 

 En juillet 1959, un équipage d’USMLM passa la nuit à l’hôtel à Karl-Marx-Stadt (aujourd’hui Chemnitz) après un blocage de routine. Peu après 03h00, toutes les trois chambres retenues furent prises d’assaut par des groupes de trois à six hommes en tenue civile qui se présentèrent comme faisant partie de la police de sûreté est-allemande. Ils entreprirent une fouille approfondie des chambres et partirent après l’arrivée du chef de la kommandantur en emportant le matériel. L’équipage, détenu à la kommandantur, ne fût relâché qu’après 17h00. Le chef d’équipage fut déclaré par la suite persona non grata. Le 3 septembre, un véhicule d’USMLM fut heurté par une voiture de surveillance du MfS.

 

Le premier incident grave dont la MMFL a gardé la mémoire est la blessure du lieutenant Moser, en octobre 1959 à Zehdenick, par balles tirées depuis un poste de régulation routière soviétique, entraînant son hospitalisation. C’est le seul blessé par balles de la MMFL, mais des coups de feu sont régulièrement tirés sur les équipages des missions sans les atteindre. Le 13 octobre 1959 un militaire est-allemand ouvrit le feu sur un véhicule d’USMLM. Un coup perça le tuyau d’échappement.

 

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 Incident Moser (Zehndenick, octobre 1959) Impact d’une balle à l’intérieur de l’habitacle de la voiture. © AAMMFL

 

 

Années 60 : augmentation du nombre et diversification des incidents.

 

Au début des années 60, un officier de BRIXMIS a été blessé dans des circonstances similaires à celles de l’incident Moser.

 

En 1960 – l’année de l’affaire de l’U-2 –, à deux reprises, des équipages d’USMLM furent bloqués par des civils, probablement des membres de la Stasi. L’intervention d’officiers soviétiques les a délivrés, mais ceux-ci se déclarèrent incompétents à l’égard de civils ou de membres d’un service secret d’un Etat allié.

 

En 1961 – l’année de la construction du Mur de Berlin – eut lieu l’agression physique par un suiveur d’un officier d’USMLM qui répliqua. Ce fut également l’année du premier blocage par des Vopos.

 

Le 19 février 1962, près de Gotha, des Vopos ouvrirent le feu sur un véhicule d’USMLM qui leur échappait, l’atteignant à 3 reprises dans le coffre arrière et en lui crevant 2 pneus. Le 10 mars 1962, un équipage de BRIXMIS a été pris sous le feu de gardes-frontière est-allemands à Klein-Machnow près de Potsdam. Le chef d’équipage et le conducteur ont été grièvement blessés, ce dernier perdant un rein. Le 20 mars 1962, un véhicule d’USMLM stationné pour la nuit à Anklam fut vandalisé. Le 22 août 1962 a lieu le premier blocage d’un véhicule d’USMLM par une voiture de « suiveurs ». Toujours en 1962, à Weichensdorf, un véhicule d’USMLM fut atteint d’un coup de feu tiré par un garde depuis un train transportant des missiles. En tout, 5 incidents furent subis par USMLM en 1962 – l’année de la crise des missiles de Cuba.

 

En 1969, le commandant Legendre et son équipage de la MMFL furent impliqués dans un incident grave très particulier, unique en fait dans l’histoire des Missions. Ils avaient percuté par l’arrière, sur l’autoroute près de Dresde, un motocycliste de la NVA, ou peut-être de la Stasi, qui avait tenté de les bloquer et qui avait été tué. Ils ont ensuite été détenus pendant 12 jours (!) à la kommandantur de Potsdam. A la suite d’une négociation, la MMFL a dû verser un dédommagement de 27 000 marks-est et l’équipage français a été libéré mais déclaré persona non grata. Cet incident a marqué la fin de l’emploi de personnels appelés comme conducteurs à l’Est, bien qu’ils n’aient en général pas démérité.

 

 L’ordre secret de Mielke de 1967.

 

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 Le général de corps d’armée Erich Mielke, ministre de la sécurité de l’Etat. © BStU

 

 

Le 1er août 1967, le général de corps d’armée Mielke, ministre de la sécurité de l’Etat, signa l’ordre n° 28/67 qui nous est parvenu grâce aux archives préservées de la Stasi. On y lit :

 

« (…) L’entrave des activités hostiles sur les voies de transit temporairement autorisées, ainsi que des trois missions militaires de liaison sur le territoire de la RDA et des trois commandements militaires à Berlin, capitale de la RDA, nécessite une action politico-opérative du MfS.

 

Afin de conduire une action d’ensemble et d’assurer l’emploi coordonné et rationnel des forces officielles et non officielles de toutes les chaînes opérationnelles et de leurs moyens techniques,

 

j’ordonne : (…)

 

3. Dans le domaine de responsabilité, la protection interne et externe a pour objectifs :

 

-          d’interdire aux services secrets impérialistes et aux organisations de passeurs et autres ennemis du peuple d’utiliser le trafic de transit pour leur activité subversive,

 

-          de contrecarrer la diversion politique et idéologique des revanchistes de Bonn et de Berlin-Ouest, d’en limiter les effets et de prendre des mesures pour affirmer la souveraineté et la maturité de la RDA,

 

-          de mettre en œuvre de façon conséquente ma directive n° 2/60 sur l’entrave des activités de reconnaissance des missions, (…)

 

4. La VIIIe division principale (…) est chargée de la surveillance et de la protection contre les missions et commandements sur le territoire de la RDA ; elle organise la surveillance permanente des véhicules suspects sur les voies de transit.

 

Elle organise à son initiative des actions sur tout le territoire et mène la propagande dans le but de détecter les postes d’observation des missions et commandements, ainsi que les installations et les organisations que l’adversaire utilise sur les voies de transit. (…)

 

9. Pour accroître l’efficacité des mesures de protection, il y a lieu d’impliquer des forces patriotiques de toutes les couches de la population. Conformément à la directive du comité central du SED de juin 1962 sur l’accroissement de la vigilance sur les voies de communication, des mesures conjointes sont à déterminer en ce qui concerne les voies de transit. »

 

Cette directive, qui ne comporte pas d’appel explicite au meurtre, va être développée par nombre de textes subséquents. Par exemple, le 5 juillet 1969, des propositions de « lutte commune » sont adressées au KGB. Elles se concrétisent par un protocole en date du 29 mars 1978. Dès 1976, des informations sont échangées avec le GRU.

 

Années 70 : le nombre et la gravité des incidents augmentent encore.

 

 Il n’est pas surprenant que l’intensification de la lutte contre les missions à la suite de l’ordre de Mielke de 1967 aient conduit à l’augmentation du nombre d’incidents.

 

Le 27 juillet 1971, deux membres d’USMLM furent capturés et malmenés par des Soviétiques à proximité de leur véhicule près de l’aérodrome de Jüterbog et leur équipement confisqué. Ils furent interrogés puis conduits à Potsdam et relâchés. Le 11 août ils furent déclarés persona non grata et leur équipement restitué seulement en partie.

 

En 1972 se produisit un curieux incident près de Finsterwalde : un véhicule d’USMLM fut cerné par une dizaine de Vopos qui ouvrirent le feu sur lui à bout portant – certainement à blanc car aucun impact ne fut relevé. Le même jour, le même équipage fut surpris au champ de tir de Petkus par un sous-officier soviétique, qui brisa une vitre latérale à coups de crosse. En septembre 1972, près de Welzow, un équipage de BRIXMIS, croyant surprendre des membres de la Stasi, tomba sur des spetsnaz armés qui le jetèrent à terre, forcèrent son véhicule, assommèrent le conducteur à coup de crosse de fusil et volèrent son équipement. Le chef d’équipage fut déclaré persona non grata. Ceci fut probablement la première intervention de spetsnaz, les forces spéciales soviétiques dont l’emploi dans la lutte contre les missions allait hélas se généraliser par la suite.

 

En octobre 1973, près de Leipzig, une vingtaine de coups furent tirés sur un véhicule d’USMLM par des soldats de la NVA. L’un d’eux l’atteignit, traversa la portière avant gauche puis la chaussure du conducteur, qui échappa par miracle à une blessure grave.

 

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Chaussure d’un officier américain pris pour cible par une sentinelle de la NVA, miraculeusement indemne.© USMLM Association

 

 

Un incident grave similaire à celui de 1972 se produisit en 1974 près d’un autre aérodrome : des spetsnaz bondirent sur un équipage de BRIXMIS, malmenèrent le chef d’équipage, fracturant sa clavicule, et le menottèrent. En dépit d’échange de protestations, il apparut que dorénavant il convenait d’être très prudent lors de l’observation d’activités aériennes.

 

Le 18 février 1975 un véhicule de BRIXMIS fut atteint par une balle qui ne fit pas de blessé.

 

En septembre 1976 un OURAL 375 de la NVA heurta délibérément une Opel Admiral de BRIXMIS. Le chef d’équipage fut commotionné, le conducteur sérieusement contusionné et l’observateur gravement blessé, soigné aux urgences d’une clinique civile à Klettwitz où il resta hospitalisé 15 jours.

 

Depuis la fin des années 70, période correspondant au début de la crise des euromissiles et à l’intervention soviétique en Afghanistan, avec le rafraîchissement des relations Est-Ouest, les incidents se sont multipliés et surtout se sont aggravés. En 1978, à Gadow-Rossow, un équipage d’USMLM fut surpris par une section soviétique et sorti de force de son véhicule dont les pneus furent crevés. En 1978 aussi, des coups de feu furent tirés près de Neustadt-Dosse depuis un train sur un véhicule d’USMLM, l’un d’eux ne manqua le sous-officier de l’équipage que de 20 cm. 4 impacts furent relevés.

 

Le 13 mars 1979, près du site radar est-allemand d’Athenstedt, un véhicule d’USMLM fut volontairement percuté par un camion lourd (14 tonnes à vide) TATRA-813 qui le poussa hors de la route et lui fit faire deux tonneaux, le mettant hors d’usage. Tout l’équipement fut confisqué et le chef d’équipage fut blessé, subissant 4 semaines d’incapacité physique. Athenstedt fut le lieu d’autres incidents graves.

 

 

 

Années 80 : les incidents atteignent leur paroxysme.

 

 Au printemps 1980, l’équipage du commandant Gaultier de la MMFL fut bloqué près du site radar de Pritzwalk, au cours duquel il a été mis en joue par un adjudant soviétique, son véhicule forcé et pillé, ses sous-officiers malmenés. Le 17 juin 1980, près de Beelitz, un véhicule d’USMLM fut obligé de sortir de la route pour éviter d’être heurté par un KAMAZ soviétique. Le véhicule fut pillé, le chef d’équipage eut la clavicule cassée. Le 30 juin de la même année, près de Priort, un véhicule d’USMLM tomba dans une embuscade tendue par les Soviétiques, fut heurté par un GAZ 53-A du côté du conducteur et mis hors d’usage. L’équipage fut légèrement blessé, seule la résistance opposée par le conducteur empêcha le pillage. Le 10 octobre près de Zerbst, un équipage d’USMLM tomba dans une embuscade tendue par une vingtaine de soldats soviétiques, fut extrait de force de leur véhicule, tout l’équipement fut confisqué.

 

A Halle en 1981, un équipage de BRIXMIS à la poursuite d’un train de missiles soviétiques fut pris à son tour en chasse par 14 (!) véhicules de Vopos qui réussirent à le bloquer à Karl-Marx-Stadt, après qu’une dizaine d’entre eux aient été endommagés.

 

Le 19 mai 1982 près de Möllern, deux soldats soviétiques pénétrèrent de force par le toit ouvrant, rossèrent l’équipage d’USMLM, le sortirent du véhicule, attachèrent leurs mains et confisquèrent l’équipement. Le 16 juin 1982 eut lieu à proximité de l’aérodrome de Brand le blocage d’un équipage français, notable à plus d’un égard : au cours de cette sortie eut lieu la première observation du Fencer au GFSA, en provenance directe d’URSS ; l’opération avait été soigneusement préparée, tant par la MMFL que par la Stasi et les spetsnaz qui travaillaient ensemble au sein d’équipes mixtes, en place depuis 15 jours comme la MMFL ; elle a permis à la Stasi de comprendre les méthodes de travail françaises comme le montre un rapport obtenu après la réunification. L’équipement a été confisqué mais restitué sur place par le commandant soviétique en l’honneur du premier cosmonaute français, Jean-Louis Chrétien, passager de la navette Soyouz, avec qui le chef d’équipage, qui a pu sauver 3 pellicules, a longuement discuté, faisant preuve d’un sens indéniable de la psychologie. Le 12 août 1982 eut lieu un autre incident grave à Athenstedt. La voiture officielle du chef de BRIXMIS, qui était à bord, une Opel Senator, fut heurtée par un TATRA-148 (10 tonnes) de la NVA, prise en sandwich entre lui et un arbre et mise hors d’usage, sans faire de blessé. Après la Guerre froide, le conducteur du TATRA reconnut que la collision volontaire avait eu lieu sur ordre de la Stasi et qu’il obtint 2 semaines de permissions ; s’il avait réussi à tuer un membre de la mission, il aurait eu 6 semaines de permissions et 1000 mark-est de prime.

 

Le 12 janvier 1984 à Havelberg, un lieutenant soviétique fracassa le pare-brise d’un véhicule d’USMLM d’un coup de pelle. Rappelons simplement que le 22 mars l’adjudant-chef Mariotti de la MMFL fut tué à Halle. Et le 13 août, encore un blocage eut lieu à Athenstedt. L’équipage de BRIXMIS ne subit aucune violence, son véhicule aucun dégât. La Stasi avait probablement tiré les leçons de l’incident survenu à Halle 5 mois auparavant…

 

Le 24 mars 1985, le commandant américain Nicholson fut tué près de Ludwigslust. Deux officiers américains furent encore déclarés persona non grata après avoir renversé et blessé gravement un officier soviétique.

 

Plusieurs incidents ont eu lieu dans les années 1985, notamment des collisions volontaires détériorant gravement des véhicules des missions, sans occasionner de blessés, probablement du fait du renforcement de leur carrosserie, et des agressions par des spetsnaz qui ont réussi à plusieurs reprises à confisquer des équipements.

 

 Le 30 mai 1988 un équipage de la MMFL fut capturé près de l’aérodrome de la NVA de Preschen par un groupe mixte spetsnaz-Stasi, sans violence, qui réussit à pénétrer dans le véhicule et à s’emparer des équipements. Ce fut probablement le dernier incident avant la chute du Mur.

 

Il faut noter que pendant que les membres des missions alliées étaient exposés à ces risques, ceux des missions soviétiques en RFA subirent certes des blocages, des expulsions et quelques accidents légers, mais jamais d’incident que l’on pouvait qualifier de grave. La Stasi en revanche connut au moins deux tués lorsqu’un de ses véhicules, lancé dans une course-poursuite avec une voiture d’une Mission, quitta la route à la fin des années 70 : sur route mouillée, la Lada n’avait aucune chance contre une Mercédès dotée de pneus spéciaux. La Guerre froide causa ainsi des morts des deux côtés.

 

 

 

Jean-Paul Staub

 

 

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Percussion à HALLE en 1985 par un camion GAZ-66 de la VAI (circulation routière soviétique).© AAMMFL

 

 

 

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 Photo de l’incident précédent  © AAMMFL


 

 

Liens : https://www.secrets-de-la-guerre-froide.com/la-stasi-en-rda-assassinat-de-l-adjudant-chef-mariotti

 

        https://www.secrets-de-la-guerre-froide.com/lecons-a-tirer-du-meurtre-du-major-nicholson-de-lusmlm-1-et-de-lembuscade-ayant-cause-la-mort-de-ladjudant-chef-mariotti

 

 

 



07/10/2019
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