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Les Missions militaires alliées de liaison à l’honneur dans la presse russe

Les Missions militaires alliées de liaison à l’honneur dans la presse russe 

 

 

Par Daniel Pasquier

 

A l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’OTAN, l’hebdomadaire russe « Faits et arguments/Аргументы и факты », numéro 14, semaine du 3 au 9 avril, a rappelé le rôle des missions militaires de liaison en Allemagne de l’Est et de l’Ouest pendant la guerre froide. 

 

 

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Des espions dans la loi. 

 

 

Pour parler de manière imagée, les armes du pacte de Varsovie et de l’OTAN étaient équipées de nombreux dispositifs de sécurité. L’un d’entre eux était l’institution des missions militaires de liaison.

Cette institution trouve son origine dans l’occupation quadripartite de l’Allemagne, quand le pays fut divisé en quatre secteurs : soviétique, américain, britannique et français. Pendant toute la durée de stationnement du Groupe de forces soviétiques en Allemagne de l’Est (GFSA) puis de son successeur, le groupe de forces Ouest (GFO) les trois missions étrangères s’installèrent à Potsdam alors que les trois nôtres se trouvaient dans les villes de Baden Baden, Francfort sur le Main et Bunde. Les membres de missions militaires de liaison avaient le droit de se déplacer sur les territoires de la RFA et de la RDA. Il est vrai qu’un préavis de 72 heures était nécessaire pour visiter les unités militaires. 

Les bâtiments et les véhicules de « ces espions dans le cadre de la loi/Шпионы в законе) bénéficiaient du statut d’extraterritorialité.

 

Dans la zone d’occupation soviétique, des instructions sur le comportement à l’égard des membres des missions militaires alliées de liaison étaient affichées dans les postes de garde (КПП) de toutes les unités militaires soviétiques et devaient être assimilées au même titre que les devoirs de la sentinelle. Par exemple, il était catégoriquement interdit de tirer sur les Français, les Anglais ou les Américains. Néanmoins, cela s’est parfois produit.

 

 Alors que les unités du GFO stationnaient dans une Allemagne déjà réunifiée [1], nonobstant toutes les précautions, s’est déroulé un tragique incident impliquant un missionnaire. En 1985, sur le territoire de l’unité militaire stationnée dans la ville de Ludwigslust, une sentinelle a abattu le commandant de l’armée américaine Arthur Nicholson. A présent, là où ce dernier est tombé, se trouve une plaque du souvenir avec un texte en langues allemande et anglaise.

 
 
Traduction Daniel Pasquier

[1] Il s’agit là d’une double erreur de l’auteur. D’une part, en 1985, quand le commandant Nicholson a été abattu à Ludwigslust, l’Allemagne n’était pas réunifiée ; elle le fut en 1990. D’autre part, le groupe de forces soviétiques en Allemagne de l’Est (GFSA) était toujours d’actualité. Ce n’est qu’en 1988 que le GFSA devint le groupe de forces Ouest (GFO).

 



09/04/2019
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