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Epilogue - EPAULE CONTRE EPAULE – MIELKE, sa haine des Missions

Rédacteur : Jacques Suspène.

 

 

 

Epilogue

 

 

  « EPAULE CONTRE EPAULE – MIELKE, sa haine des Missions »

 

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Comme pour l’ensemble des épisodes des articles « Epaule contre Epaule » et « MIELKE » je remercie très vivement les Généraux Jean-Paul Huet et Patrick MANIFICAT de m’avoir très aimablement et amicalement autorisé à utiliser leurs écrits pour ces différents rappels historiques ayant trait à notre vie passée de « Missionnaires » au sein de notre magnifique et magique unité qu’était la Mission Militaire Française de Liaison de Potsdam auprès du Haut-Etat Major Soviétique en République Démocratique d’Allemagne, la MMFL.

 

Voici comme épilogue à ces articles, l’épilogue écrit par le Général Patrick MANIFICAT dans son remarquable livre, « Le pont des espions sous l’uniforme », publié aux Editions Histoire&Collections.

 

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« Bien sûr, le rideau de fer n’a jamais été parfaitement étanche. Radios et télévisions occidentales parvenaient jusqu’aux oreilles et aux yeux des citoyens est-allemands, plus rarement les journaux. En revanche, les contacts humains étaient limités, si l’on excepte les commerçants de Berlin-Est et les guides touristiques, et toujours surveillés. Sur les routes, puis les autoroutes de transit, cette surveillance était étroite et les voitures occidentales en transit pour Berlin-Ouest ne pouvaient quitter l’autoroute pour les sentiers battus. De toute façon, le glaive et le bouclier du Parti – la redoutable Stasi – ainsi que la Police populaire – les Vopos omniprésents - contrôlaient étroitement et efficacement la moindre rencontre  entre des citoyens de camp opposé.

 

C’est pourquoi le passage quotidien des missions militaires alliées vers le « paradis socialiste de la RDA » par le pont de Glienicke représentait une épine particulièrement irritante fichée dans l’épiderme démocratique allemand. Accréditées auprès du seul commandement soviétique, elles ne reconnaissaient de facto aucune autorité est-allemande, qu’elle fût civile ou militaire, et elles représentaient par conséquent quelque chose de détestable, voire d’insupportable pour la RDA : le déni de la souveraineté allemande. Ceci explique que les responsables est-allemands aient tout fait pendant quarante ans pour tenter de réduire la liberté de déplacement des missions militaires, et même pour essayer d’obtenir leur suppression. Les directives d’Erich Mielke, le tout puissant chef de la Stasi, et la façon brutale dont elles furent appliquées suffisent à le prouver (voir les articles précédents du Blog).

 

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Le 12 août 1982, le véhicule du chef de BRIXMIS était volontairement et très violemment percuté par un camion militaire est-allemand à Athenstedt. Par miracle, dans la voiture détruite, aucun des occupants ne fut sérieusement blessé. Après la chute du mur, dans l’Allemagne réunifiée, l’un des officiers britanniques de cet équipage retrouva le conducteur du camion allemand. Ce dernier lui avoua que les soldats du site radar avaient alors pour consignes de bloquer à tout prix les voitures de mission et que le blocage « réussi » leur avait valu 15 jours de permission exceptionnelle. « Et si vous aviez tué les trois membres de l’équipage britannique ? » lui demanda Peter Williams, capitaine à l’époque et général aujourd’hui. « Alors nous aurions eu 4 semaines de permission et une prime de 1.000 Mark ! » lui répondit l’ex-militaire est-allemand.

 

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(La voiture du Chef de la Mission britannique percutée à Athenstedt devant la station radar, le 12 août 1982 par un camion de la NVA)

 

Et ce n’était pas de la vantardise car après le blocage mortel du 22 mars 1984 à Halle-Lettin, qui coûta la vie à l’adjudant-chef Philippe MARIOTTI, une prime de 1.000 Mark fut effectivement allouée aux 9 membres de la NVA et de la Stasi, auteurs de l’embuscade.

 

 

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(La voiture dans laquelle l’Adjudant-Chef Philippe MARIOTTI trouva la mort à l’issue de l’embuscade montée à   Halle-Lettin, par la Stasi, et où ses deux compagnons, le capitaine STAUB et l’Adjudant-Chef BLANCHETON,  furent grièvement blessés).

 

 

Il est difficile de mesurer l’impact qu’ont pu avoir sur la population est-allemande les continuelles allées et venues à travers tout le territoire de la RDA de ces officiers et sous-officiers américains, britanniques et français qui éveillaient à la fois la curiosité, l’envie ou la colère et qui représentaient l’adversaire désigné, mais il est certain qu’ils ont été souvent considérés par le citoyen est-allemand comme leurs alliés contre l’occupant soviétique et comme des ambassadeurs de la liberté qui leur manquait : « Un symbole de l’espoir d’un lendemain meilleur ».

 

Sur le Pont de Glienicke, c’est par le chas de cette aiguille que les représentants du Bloc occidental se sont faufilés avec leurs puissantes voitures, qui faisaient rêver les habitants de la RDA, puis sont ressortis avec leurs moissons d’informations, qui faisaient travailler tous leurs états-majors.

 

 

« En dépit des interdictions, de la surveillance, des blocages, des risques de collisions ou de tirs, les équipages des Missions de Potsdam ont pu accomplir avec succès leur mission prioritaire, puisqu’elles auraient privé le Pacte de Varsovie du bénéfice de la surprise dans l’hypothèse d’un coup de force sur Berlin, ou même d’une attaque générale vers l’Ouest. Et de façon plus tangible, les services alliés d’exploitation du renseignement considéraient que les Missions de Potsdam ont constitué la source la plus fiable et la plus productive (Par an les trois missions effectuaient environ 3.000 reconnaissances, parcouraient 1.500.000km et prenaient environ 700.000 photos) dont l’apport a été déterminant pour évaluer avec précision les capacités des forces armées soviétiques et est-allemandes. Dans la panoplie des moyens d’acquisition du renseignement, rien ne peut remplacer une source humaine qui, au milieu du dispositif adverse, fait voir ce que les autres capteurs ne peuvent pas observer, ni même parfois déceler, et qui en apporte la preuve enregistrée (Général Jean-Paul HUET) ».

 

Les « Espions sous l’uniforme » des trois Missions Militaires Alliées de Potsdam par la compétence de leurs observateurs, qui assuraient une présence permanente au-delà du rideau de fer, en République démocratique d’Allemagne, ont été cette  irremplaçable source humaine de renseignements.

 

  
           
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Commentaire Personnel :

 

            Et pour nous anciens, mais toujours jeunes, « Missionnaires » de la MMFL, grande est notre fierté d’avoir servi ainsi notre beau Pays et notre beau Drapeau.

Nos aventures sont à jamais gravées dans nos Cœurs et nos Esprits et c’est avec plaisir et « émotion », que nous vous délivrons dans notre Blog de l’AAMMFL, notre histoire et nos petites aventures en tous genres….

 

Jacques Suspène.

 



02/05/2024
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